Neige, glace et... rencontre ?

Messages : 14 Date d'inscription : 19/07/2013

Je ne sais plus depuis combien de jours j’erre dans ces galeries sombres et froides, j’ai perdu toute notion du temps. Partout où mes yeux se posent ils ne trouvent qu’un voile de glace, je n’ai, à dire vrai plus aucun repère. Malgré mes gants et le lourd manteau sur mes épaules, je sens le froid mordre ma peau. Les rares cheveux s’échappant de ma capuche ont fini à l’image de cet univers, gelés. Chaque mouvement est un peu plus imprécis, le bout de mes doigts se fait plus lourd à chaque instant. Il faut que je trouve rapidement un abri...

Quelle idée m’a traversé la tête pour passer par ces terres quasiment désertes ? Tout simplement le souhait de rejoindre Estel et ses étendues de verdure le plus rapidement possible. Là bas vivent les Sylvains, des êtres connus pour leur amour de la lumière et leur immense source de savoir. Ils sont, pour moi, les personnes les plus aptes à répondre à ma demande. J’espère trouver en eux des alliés dans ma quête, rendre aux Déesses la place qui est la leur. En attendant je remercie ma seconde famille de m’avoir appris à maitriser le feu, sans ça je serai morte depuis longtemps. Cette douce source de chaleur qui parcoure mes veines m’a préservée jusqu’à maintenant du sommeil éternel. Mais si très vite je ne trouve pas une caverne épargnée par ce froid je vais...

Tiens ? Qu’est ce ? On dirait un morceau de bois calciné et un ... Un os, il semble même y en avoir un second un peu plus loin. Et caché derrière cette paroi... Mais oui, il s’agit bien de l’entrée d’une caverne au sol entièrement recouvert de pierre. Aux débris de bois éparpillés devant l’entrée, je suppose que l’endroit est habité. Cependant je ne perçois aucun bruit émanant de cet endroit, il est peut être désert ou momentanément laissé à l’abandon. Qu’importe, je vais y élire domicile quelques heures, le temps de retrouver un peu des forces et de m’être réchauffée. Ce lieu est parfait pour faire un feu, juste assez loin des vents glaciaux et de la neige, suffisamment petit pour conserver un peu de chaleur.

Réunissant alors les quelques morceaux de bois indemnes, j’ôte finalement le gant recouvrant ma main droite et l’approche du petit tas. N’ayant pas de flamme à proximité, il me faut user de mon sort d’armure pour générer une petite flammèche. Je remonte donc ma manche et essaie de localiser le sort uniquement sur ma main. Un échec serait désastreux, je me retrouverai très certainement nue, or c’est une chose à éviter dans pareil endroit. Fort heureusement le feu obéit à ma demande et très vite de douces flammes s’élèvent. Leur vue me réchauffe le cœur, comme à chaque fois. Sortant alors un morceau de viande séchée de mon sac ainsi qu’un livre, je prends finalement place près du foyer pour les prochaines heures à venir.

Messages : 21 Date d'inscription : 07/04/2013

Dans le noir des galeries de la carrière difforme, deux petits yeux scintillent. Un animal ? un danger ? impossible de le savoir. Après quelques mouvements légers et silencieux, un petit chat sort de la pénombre et s'approche. Soudain, il commence à se contorsionner et à grandir tout en se déformant. c'est alors que le chaton laisse place à un Mahid bien plus petit que la normale mais au poil soyeux. D'un coup de queue, il enflamme quelques bûches disposées au préalable. Une douce chaleur remplit alors l'âme de l'animal qui s'assoit en ronronnant. C'est à ce moment qu'il laisse sa place à un humain de taille imposante. D'un coup vif, il tire sur la peau de bête qui lui couvre les cuisses afin de dissimuler le tatouage argenté qui s'y trouve. Il saisit alors quelques morceaux de viandes fraîches qu'il commence à faire griller.
Après avoir bien mangé, il attend près du feu paisiblement. Un bruit l'interpelle, il sait que quelque chose approche mais il n'a pas peur, il sait que ça devait arrivé. Idrila a pris connaissance d'un nouveau membre dans son armée, elle voulait la rencontrer, la tester, être sure qu'elle serait à la hauteur et qu'il ne s'agissait pas d'une ruse de Nös. Elle avait appris que Valencia, puisque c'est son nom, avait décidé de rejoindre Estel et que pour cela elle devait passer par Rhaoss. La rencontre n'était donc plus qu'un jeu d'enfant. Sous l'apparence du colosse, elle éteignit le feu et s'enfonça dans le noir afin d'observer le nouveau venu. Il s'agissait d'une jeune femme blonde, fragilisée par le froid. Elle s'approcha du feu et en un instant lui redonna vie. Idrila comprit qu'il s'agissait de Valencia. Elle continua à l'observer discrètement. La jeune femme ne semblait pas terrifiée par ce qu'elle pouvait rencontrer dans ces galeries. Idrila redoutait que ce ne soit que par pur orgueil, par bêtise ou encore parce qu'elle était du côté du mal. Plus le temps de penser, le colosse se transforma à nouveau en chaton et s'approcha de Valencia. Si elle était du côté du mal, elle s'en prendrait certainement à cet être d'apparence faible.

Messages : 14 Date d'inscription : 19/07/2013

Une fois de plus j’ai encore perdu la notion du temps. Plongée dans cet ouvrage de l’ancien temps, je n’ai même pas vu que mon feu déclinait et que mon ventre gargouillait à nouveau. Quelques gouttes d’eau sont même tombées dans mes cheveux, apportées par les stalactites au dessus de ma tête qui sont visiblement en train de fondre. Il faudrait que je songe à m’éloigner avant que l’une d’elle ne décide de venir finir sa course sur ma tête.

M’étirant alors pour la énième fois, je décide qu’il est finalement temps de reprendre ma route. Mon livre, le reste de nourriture, tout finit finalement sa course dans mon sac. Mais alors que je me relève, il me semble sentir une présence derrière moi. Laissant alors doucement ma main glisser sur le manche de mon fouet, je me retourne lentement pour faire face à un... chaton. Une adorable petite créature.

Oui, j’ai toujours eu un faible pour tout ce qui était petit, inoffensif, et encore plus quand cet animal semble perdu dans un endroit aussi hostile. J’essaie donc de m’approcher, chacun de mes gestes est fluide et délicat pour éviter de l’effrayer. Malgré tout, j’ai l’impression qu’aucun de mes mouvements ne le fera fuir. Une sorte de confiance tranquille flamboie dans son regard, c’en est même assez troublant.

M’arrêtant à quelques centimètres du petit animal, je me mets à chercher dans mon sac un reste de nourriture qui pourrait lui convenir. Mettant finalement la main sur un petit morceau de viande, je lui tends aussi délicatement que possible. L’animal ne semble guère intéressé par cette proposition. Je décide alors de tenter une autre approche. Je prends finalement place en tailleur en face de l’animal et dénoue la cape qui reposait sur mes épaules pour la poser sur mes genoux. Le tout forme un petit tas chaud, relativement confortable. Peut être que ce chaton se laissera davantage tenter par cette invitation et fera le premier pas. Ou bien retournera t’il bien vite à sa vie sauvage et moi à mon voyage. C’est tout de même une rencontre pour le moins surprenante dans un lieu pareil... Mais dans un monde comme celui-ci, je crois qu’on ne peut plus s’étonner de rien.

Messages : 21 Date d'inscription : 07/04/2013

Idrila resta surprise de la réaction de la jeune femme, elle s'approcha avec méfiance et se plaça sur ses genoux. Instinctivement, malgré elle, le moelleux de la cape et la chaleur humaine font ronronner Idrila. Elle commence à s'allonger et à se frotter sur Valencia. Qu'il est agréable de rencontrer quelqu'un quand cela fait longtemps que l'on est seule et renfermée comme la déesse. Au bout de quelques minutes, elle se ressaisi et se redresse. Elle plonge son regard perçant dans celui de la danseuse, comme si elle lisait en elle. Valencia resta surprise, interloquée et après quelques seconde sourit et caressa la tête droite du chaton. Cette douceur réchauffa le coeur d'Idrila. Mais son caractère la rattrapa, elle n'a pas le temps de se laisser aller à la douceur, elle est ici pour une seule chose. Elle sauta des genoux de Valencia et s'éloigna de quelques pas de chaton. L'animal continua à regarder la jeune femme comme si elle guettait sa proie. Valencia ne semblait pas effrayé. En même temps qui aurait peur d'un chaton ?
Après avoir lui avoir tourné autour plusieurs fois, la déesse comprit que Valencia était quelqu'un de bon et d'attentionnée. Elle se frotta alors sur son dos comme pour lui faire passer un message d'acceptation dans son armée. Mais la tâche n'est pas simple. Pour Idrila, les combattants doivent être triés, il faut qu'ils soient parfaitement à la hauteur de la tâche qui les attend.
Elle se met alors à courir vers le noir complet et se transforme alors en Dae. La jeune déesse veut voir les capacités de Valencia, mais aussi sa résistance à la peur.

Messages : 14 Date d'inscription : 19/07/2013

Décidément quelle étrange petite créature. Tout d’abord réticente à se laisser approcher, la voici qui se love sur ma cape. Visiblement l’endroit lui plait, voici qu’elle se met à ronronner de plaisir. Entre deux caresses, le chaton bouge, se frotte et finalement après quelques instants se fige. Je sens son regard posé sur moi, et bientôt je croise ses yeux brillants dans l’obscurité. Ce que je vois alors à cet instant me laisse perplexe, un rien surprise. On dirait que ce chaton veut me parler, me faire comprendre quelque chose. Et bien, la fatigue me guette bien plus que je ne l’avais supposé. Et pourquoi pas me remettre un message de la part des divines ! Secouant doucement la tête, j’attrape au passage une mèche rebelle courant sur mon visage et la glisse derrière mon oreille. C’est cet instant que choisit l’animal pour quitter ma compagnie après une dernière caresse. Filant à vive allure vers le fond de la grotte, l’animal disparait définitivement de ma vue. Je n’essaie pas de le suivre, sa présence, aussi agréable soit elle, ne change en rien ma mission. Je décide donc qu’il est cette fois ci temps de partir mais le destin en a visiblement décidé autrement...

Tout d’abord ce souffle, putride, troublant à en faire trembler les murs. Ensuite cette toute petite tête sur un corps dix fois trop grand pour elle. Et enfin cette aura menaçante. Un Dae, monstrueux, comme le souligne si bien son nom. Qu’un chaton soit perdu au milieu de ces terres si peu accueillantes, passe encore. Mais que ce même animal se transforme en une pareille créature, il y avait là quelque chose de suspect.

Dans les ouvrages que j’ai pu lire au sujet de la faune de Timiriel, rien ne m’a indiqué que les Dae ont la capacité de métamorphose. Ils sont vicieux, sournois, adeptes des carnages sanglants, mais certainement pas capables de changer d’apparence. Il y a là quelque chose qui n’est pas naturel, je peux clairement le sentir dans mes entrailles. Cependant je ne peux décemment pas attendre bien gentiment ici que ce monstre me laisse l’observer à loisir. La fuite quant à elle serait une solution quelque peu... Mortel. Il ne faut jamais essayer de semer un Dae, surtout s’il vous a pris pour proie. Ne reste qu’une solution.

Je me redresse, fière humaine, peut être un rien folle qui sait et d’un geste de la main j’envoie au sol cape, manteau et mon sac que j’avais récupéré à l’instant. Je saisis alors mes vieux compagnons, deux fouets magnifiques avec des poignets d’argent. Du bout des doigts je vérifie que les lanières sont toujours imprégnées d’huile, ce qui est effectivement le cas. Il me suffit alors de faire appel au feu qui bouillonne en moi, ce feu qui a toujours été mon compagnon. Un compagnon infaillible.

L’armure de feu, uniquement au niveau des mains me permet d’embraser mes fouets. A cet instant je n’ai plus d’ennemi, plus de Dae en face de moi. Ne reste plus que la chaleur des flammes, la beauté de celles-ci. Mes gestes ne sont alors plus contrôlés, plus calculés. Il me suffit de suivre la danse du feu. Mon corps parle, entrainé dans ce combat qui n’est finalement qu’une comédie. Je suis sur scène et mon corps parle. Le fouet claque, proche de l’animal, encore une fois, le touche peut être bien. Encore, toujours. Mon corps parle, esquive, frappe, encore... Cette danse me semble durer des heures pour seulement quelques minutes. Ce n’est pourtant pas un jeu, pas un spectacle, mais tout ceci n’est rien face au feu qui crépite dans mon corps. Je sens sa chaleur m’envahir, si douce. Bientôt ma chevelure et mes yeux font de même, braises rougeoyantes dans la pénombre. Il me semble avoir été blessée mais qu’importe.

Monstre ou non, ceci n’est qu’une danse, je virevolte, j’exulte, je vis.

Messages : 21 Date d'inscription : 07/04/2013

A la vue de cette danse folle, cette passion et cette maîtrise, la déesse ne peut qu'abdiquer. Cette jeune femme est incroyable. Elle possède un sang froid inespéré dans ce monde sale et triste. Elle a tots ce qu'il faut pour venir dans les rangs d'Idrila mais elle ne peut pas encore se dévoiler. Elle décide donc de s'éloigner un peu de cette toupie humaine. Idrila sent une grande aisance dans ses mouvements, une vraie passion et une vraie puissance dans ces flammes. Il suffit maintenant, la déesse a compris. Dae disparaît et laisse place à une jeune adolescente encapuchonnée et vêtue de haillons. Heureusement, dans sa danse frénétique et dans cette obscurité, Valencia n'a pas pu voir la métamorphose mais Idrila sait bien qu'elle va se douter de quelque chose. La jeune pousse un grand cri. Valencia s'arrête.

"Il était horrible ! J'ai cru qu'il allait me tuer ! Vous n'avez rien madame ?"

Idrila observa la danseuse intensément, celle-ci était encore sous le choc certainement surprise de se savoir encore en vie après cette monstrueuse rencontre. Elle s'approcha alors du livre que Valencia avait laissé.

"Oh vous savez lire ? Racontez moi une histoire s'il vous plaît."

Valencia parut surprise de cette requête. Idrila vit que des tas de questions tourmentaient son esprit. C'était son but. La déstabiliser pour pouvoir lire plus facilement en elle.

Messages : 14 Date d'inscription : 19/07/2013

Tournoyer, frapper, encore et toujours. Chose étrange, je n’ai pas l’impression d’avoir touché la créature. Mes fouets auraient du mordre sa peau depuis longtemps et pourtant. Tout à mon œuvre je sens cependant que Dae recule sous mes assauts répétés. Je rejette alors mes bras en arrière, décidée à prendre de la vitesse pour lui assener le coup de grâce. Mais tandis que je prépare cette attaque létale, je vois mon ennemi disparaitre dans l’ombre. Encore un jeu de sa part ? Mais ma réflexion ne peut aller plus loin car une jeune femme surgit de l’ombre en poussant un cri.

"Il était horrible ! J'ai cru qu'il allait me tuer ! Vous n'avez rien madame ?"

Surprise, je le suis. Méfiante, encore plus. Encapuchonnée, vêtue de hardes, la créature qui se tient devient moi prétend à la race humaine mais rien n’indique que ceci est vrai. Encore un piège, une mascarade ?

"Oh vous savez lire ? Racontez-moi une histoire s'il vous plaît."

Je n’ai même pas eu le temps de répondre à sa première question... Pour quelqu’un ayant échappé de peu à un Dae, cette... adolescente me semble étrangement calme. Il y a là un mystère qui ne me plait guère.

Je m’approche alors d’elle. Mes fouets, bien que mes flammes ne parcourent plus leurs lanières, sont toujours dans mes mains. Je m’approche encore un peu plus, à un point tel que je me retrouve finalement à quelques centimètres de son visage. Je ne distingue rien dans la pénombre de sa capuche, si ce n’est un regard brillant et quelque peu farouche.

« Et si, au lieu de te raconter une histoire, nous jouions carte sur table ? Tu n’es pas plus humaine que moi un Galahd... Qui es tu réellement et qu’attends-tu de moi ? »

Toujours sur la défensive, presque en posture de combat, j’attends finalement une réponse de sa part.

Messages : 21 Date d'inscription : 07/04/2013

« Et si, au lieu de te raconter une histoire, nous jouions carte sur table ? Tu n'es pas plus humaine que moi un Galahd... Qui es-tu réellement et qu'attends-tu de moi ? »

La déesse en avait assez vu, cette femme forte et intelligente était un régale. Idrila en était sûre à présent, Valencia méritait amplement de faire partie de son armée. Un brouillard enveloppa l'adolescente, dans un silence de mort, elle sentit que la jeune femme se tenait sur la défensive, prête à dégainer ses armes. C'est alors qu'un vent d'une violence incroyable frappa le visage de la danseuse qui en tomba au sol. Un bruit fracassant retentit sur les parois de la grotte tout en se faisant écho. Les murs de roches tremblèrent, de la terre tomba en poussière au sol. Soudain, le calme revint et le brouillard se dissipa laissant place à une jeune femme vêtu de bleu et de bijoux, un tatouage argenté sur son flanc.

"On me nomme de différentes façons. Divine, Déesse... Pour toi ce sera Idrila ! Bienvenue dans mon armée, je ne peux te montrer à quel point cela me ravie. Tu es forte, intelligente et très habile Valencia, tu me seras très utile dans ce monde qui pourri !"

Elle s'approcha alors de la jeune femme toujours au sol et lui saisit doucement le menton.

"Cette flamme dans tes yeux, cette soif de connaissance, c'est ce qui fait de toi un être exceptionnel. A présent, ta vie va devenir vraiment pénible et il te faudra garder la tête sur les épaules. Tu verras des choses que tu ne pourrais pas imaginer même dans tes cauchemars les plus sombres. Mais je suis sûre que tu feras l'affaire."

La déesse se retourna alors et murmura dans un souffle.

"Qydia, je viens vers toi, attends moi !"

Le coeur lourd, elle essuya une larme discrètement. Personne ne devait percevoir cette faiblesse. C'était une promesse qu'elle s'était faite et qu'elle continue de respecter.

Messages : 14 Date d'inscription : 19/07/2013

Mais pas un mot ne traverse la bouche de l’adolescente. Elle ne bouge pas, ne tente pas de se dérober à ma question. Le seul changement que je peux apercevoir est un brouillard qui se lève. Tout d’abord léger, celui-ci devient rapidement si opaque que je perds la jeune fille de vue. Alors que ma main se tend devant moi pour vérifier qu’elle est encore là, une force foudroyante me projette en arrière. Le vent, d’une violence inouïe, vient de m’envoyer à terre comme si je n’étais qu’une feuille. Mais malgré sa puissance, le brouillard ne s’estompe toujours pas. La paroi de la grotte commence même à trembler, des pans entiers s’écroulent dans un chaos de poussière et maintenant de ténèbres.

Il me faut partir avant de finir ensevelie par cette créature. Mais alors que cette idée traverse mon esprit et que j’essaie de me relever, mes yeux se perdent dans le regard d’une jeune femme. La brume n’est plus, de même que le vent ou le léger tremblement de terre. Il n’y a là, devant moi, qu’une jeune femme, superbe, vêtue de bleu et couvertes de bijoux. Son regard, fort et volontaire est troublant. Et… ce tatouage… Serait ce ? Non, c’est impossible !

"On me nomme de différentes façons. Divine, Déesse... Pour toi ce sera Idrila ! Bienvenue dans mon armée, je ne peux te montrer à quel point cela me ravie. Tu es forte, intelligente et très habile Valencia, tu me seras très utile dans ce monde qui pourrit !"

Malgré le calme apparent sur mon visage, mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine. Soufflée par tant de beauté et par cette apparition, je ne dis mot. Et même lorsque la déesse s’approche et saisit entre ses doigts délicats mon menton, aucun son ne traverse mes lèvres.

"Cette flamme dans tes yeux, cette soif de connaissance, c'est ce qui fait de toi un être exceptionnel. A présent, ta vie va devenir vraiment pénible et il te faudra garder la tête sur les épaules. Tu verras des choses que tu ne pourrais pas imaginer même dans tes cauchemars les plus sombres. Mais je suis sûre que tu feras l'affaire."

Que répondre… Tout ceci dépasse tous mes souhaits. Je partais en quête de personnes qui sauraient comprendre ma quête, mes choix, et œuvrer pour notre salut, pour tout être vivant et finalement... Je secoue alors vivement la tête tandis que la déesse se retourne et échappe à mon regard. Mes pensées sont quelque peu confuses mais je profite tout de même de cet instant pour enfin me relever et balayer la poussière qui macule mes vêtements.

La divine me tourne toujours le dos mais je n’ose faire un geste, effleurer son épaule pour de nouveau voir son visage. Je recule alors de quelques pas, et arrive enfin à rassembler suffisamment mes pensées pour murmurer quelques mots.

« C’est un honneur de vous entendre prononcer ses paroles. J’ai quitté les miens dans l’espoir d’apporter vie et lumière sur cette planète déchue. Je ne saurai comment remercier le destin, s’il existe, d’avoir uni nos routes. Je suis prête à rejoindre vos armées puisque tel est votre souhait. Cependant, vous, divine qui connaissez ses terres, dites moi quelle route dois je prendre à présent ? Où trouver de véritables alliés ? »

Inconsciemment, lorsque mes mots s’éteignent, je ne peux empêcher mon corps de s’incliner devant la déesse. Ne voyez pas là de la soumission, mais bien un profond respect envers une de nos mères.